Un poisson buvard

Un poisson buvard

samedi 14 novembre 2015

Ce matin, mon café avait un goût de larme salée... [13/11/15]


Je me suis réveillée, avec cette profonde conviction que mes retweets n'existaient pas.
Que l'état d'urgence n’existait pas.
Que le président n'avait pas fait de discours avec cette voix fébrile alarmante.
Que les fusillade et les explosions étaient un affreux cauchemars.
J'ai vite été ramené à la réalité.

Ces personnes portées disparues. Ces bruits. Ces lumières. Ces vies mortes. Ces familles déglinguées. Ces connards. Ces profiteurs. Ces débiles. Cette solidarité. Ce sang. Cet amour. Cette haine. Cette colère. Ces hommes. Ces femmes. Ces inconnus. Tout s'accumule. Et il m'arrive ce que j'appelle "la crise du souffleur de verre". Ce souffleur enfermé dans mon ventre forme une bulle de verre à partir de toutes ces horreurs. Cette bulle  grossit encore et encore jusqu'à ce qu'elle explose en de milliers de kaléidoscope pour me transpercer de l'intérieur.
Et là, je me rend compte que mon café a le goût de larme salée.

Étouffée par ces atrocités. Je sors prendre l'air avec mon appareil photo, en tentant de capturer une preuve d'un semblant d'espoir. Rien. Un ciel gris. Des pierres en ruines. Des cimetières de feuilles. La nature est en deuil. Tout comme ces foutus arbres, on perd espoir, feuilles par feuilles. J'ai envie de pleurer pour ces personnes que je ne connais pas. Mais j'ai surtout envie de vomir, vomir sur ces extrémistes qui profitent de la peur générale , vomir sur ces manipulateurs qui utilisent ces fanatiques aveuglés, vomir sur ces gens qui mettront tous les musulmans dans le même sac, vomir sur ces gens qui crachent ouvertement sur le président. Voilà c'est dégueulasse. La situation est dégueulasse. Mais je tenais à l'écrire. Je ne pouvais rien faire d'autres tant que j'avais pas mis noir sur blanc cette colère. Il y a encore peu, j'avais peur d'écrire à nouveau, peur de ne plus savoir poser des mots, peur de voir mes pensées se concrétiser. J'ai été bête, écrire ça fait peut-être pas bouger les choses mais ça fait du bien, enfin ça donne l'illusion... N'empêche, ça me fait chaud au cœur de voir naître autant de solidarité et de soutien envers ces personnes touchées de plus près...

Propageons encore l'humanité et l'amour, ça va les faire rager ! Et surtout : Prenez soin de vous !







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