Un poisson buvard

Un poisson buvard

dimanche 15 janvier 2017

Your name - Kimi no Na wa

Mes petits, 

On m'avait bien hypé ce film, j'avais mis la barre haute avant d'aller le voir dans les rares salles de cinéma qui le passait en France. Je me demandais si ça valait le coup d'errer pendant plus de deux heures autour de la fac, dans le froid, dans la pluie, dans la BU, dans le café du coin... je pouvais rentrer chez moi, contente de terminer tôt, et commencer mon week-end avec la série des Desastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire que j'attendais avec impatience depuis longtemps.

J'avais bien fait !

Comment trouver les mots juste pour rendre hommage à tant de beauté et de justesse ?





Quand Makoto Shinkai échafaude une histoire ( ie : l'histoire ) 

Moins on en sait et mieux sera l'effet de météorite sur vos émotions. 
Mais j'avais besoin de cet article pour convaincre et pour éprouver toute l'admiration qui m'a transportée pendant ces 1h40 de visionnage.

Makato Shinkai que je découvre pour la première fois, dresse le quotidien de deux personnages différents, très attachants. On suit les pas de Mitsuha, une jeune lycéenne qui vit dans une campagne, dans une famille conservatrice. A travers elle, on découvre la tradition du pays levant, l'étouffement de la jeune femme. En parallèle, on est plongé dans la vie tokyoïte bouillante et mouvementée de Taki. La ville regorge de détails, de couleurs, de jeux de lumière  très plaisants à l'oeil.
L'un se réveille de manière très aléatoire dans le corps de l'autre, et vice versa ; entraînant des petites blagues prévisibles mais jamais très lourdes, un dosage parfait avec  la perception de leur univers réciproque avec un nouvel œil, qui pourrait être le notre.
Autant m'arrêter là, cela ferait de moi une pourriture si je vous en disais plus. Avec ces quelques lignes, il n'y a pas de quoi s'extasier, le scénario parait banal.
Je vous assure, il vaut tellement le détour !


Quand émotions et philosophie se déversent dans ton coeur ( ie : pourquoi j'ai aimé ) 

Même si beaucoup de codes du film appartient à l'univers des animes japonais ( Jpop en générique, les réactions des personnages, le côté mignon ), la qualité du dessin, des plans, surtout ceux du ciel, sont magnifiques.  Ce n'est pas la meilleure bande-son que j'ai entendu au ciné, mais il est impossible de dissocier cette J-pop de l'univers dans lequel baigne les personnages, tout jeune et moderne. Je trouve que l'utilisation de la musique, du silence, des fonds noirs et des plans est très bien géré. En tout cas, ils ont eu l'effet escompté sur mes propres émotions. Plusieurs fois j'ai retenu mon souffle, je me suis crispée, j'ai versé des larmes. ( oui je suis une vraie chouineuse  )
Quant aux personnages, on ne peut que les aimer, quelque soit notre sexe, notre âge, notre culture. On veut à tout prix qu'ils trouvent le bonheur.
La perception de l'amour qui ressort est très belle, touchante, naïve, pudique, pure. On met en veilleuse tout le réalisme, et on veut croire avec une telle puissance à l'amour, celui qui te rend dingue, celui que tu cherches avec une obsession démesurée. Au début, on les voit se questionner. Chacun cherchait, espérait quelque chose, quelqu'un ! Ils étaient conscients d'un manque mais ils n'en connaissaient pas la nature. Cette mélancolie indéfinissable, on la vit tous, n'est-ce pas ?  Ce manque ? Cette perte ? Cette étincelle qui manque à notre vie, on a forcément dû la ressentir à une moment donné de notre existence.
Enfin je termine par une métaphore sublime : le fil, le fil noué ou Musubi.
On apprend dès le début du film que Matsuha maîtrise l'art de tisser des fils, et tout le long du film, la signification de ce détail retrouve une beauté dans ses interprétations multiples.

 «Musubi is the old way of calling the local guardian god. This word has profound meaning. Typing thread is Musubi. Connecting people is Musubi. The flow of time is Musubi. These are all the god's power. So the braided cords that we make are the god's art and represent the flow of time itself. They converge and take shape. They twist, tangle, sometimes unravel, break, and then connect again. Musubi - knotting. That's time.»

«Ce mot, qui est le nom ancestral de notre divinité protectrice, à un sens profond. Nouer des fils est musubi. Relier des gens est musubi. Le cours du temps est musubi. Ce sont autant de facettes de la puissance divine. Ainsi les tresses que nous tissons sont un art divin et représentent le fil du temps lui-même. Les fils dansent, s’entremêlent, se démêlent et se brisent.»


Voilà, je vous recommande ce film, même si vous ne ressortez pas de l'histoire en versant une petite larme, ou en étant transportée par une mélancolie tout au long de votre soirée, ce film vous fera quelque chose, croyez moi !


Bisous métorites ! 





dimanche 1 janvier 2017

2017, autodiscipline-moi

A toi cher petit lecteur invisible ou inexistant,
A toi aussi le Poisson Buvard,

Le titre de l'article est carrément risible, je l'écris vautrée sur le lit, l'ordinateur sur le ventre, après une relecture des articles écrits en 2016. Ce n'était pas bien long, il y en avait quatre. Bien que je les aime, j'ai pas du tout été régulière ici ! Ni nulle part d'ailleurs ! La régularité n'est pas mon fort, l'instabilité s'amuse posséder mon corps !

Pour résumer 2016, c'est une année demi-teinte, très agaçante, mortellement ennuyeuse. J'ai la sensation amère de m'être vautrée dans cette formation que j'ai du changer. J'ai toujours peur de ne pas être à la hauteur, toujours !
J'étais tombée dans un vide qui absorbe même les meilleures choses, ces choses auxquelles je me raccroche pour me rassurer. Pour les points positifs de 2016, j'ai rencontré de nouveaux amis adorables que ce soit dans mon ancienne formation ou dans la nouvelle. Mais surtout dans mon ancienne, j'ai eu le temps de les connaitre davantage. Sur mon chemin, deux petites boules de poils ont pointé le bout de leur museau dans mon quotidien. Et il y a eu le Vietnam. Ma plus grande ressource, la terre de mes aïeuls, ma claque, ma secousse, mon havre de paix, mon amour. Promis, je lui apporte toute sa splendeur dans un article !


***

Pour une fois, je vais faire taire mes émotions qui glissent entre mes doigts pour taper cet article, et je vais écrire de manière rationnelle ces résolutions. Il ne sera pas poétique comme celui de 2016, au contraire, je ne pensais pas utiliser des techniques de management appris en école pour le blog, mais je vais, sous tes yeux ébahis, tenter de lister des objectifs S.M.A.R.T.

Source : http://bienheureusement.fr/
1) Relire/Ficher au moins un cours vu dans la journée ou dans la semaine pour ne pas accumuler du retard tous les jours

2) Une fois par semaine, alimenter sa culture scientifique en faisant des recherches sur un animal, une maladie, ou autre.

3) Constituer un journal pour préparer mon stage ( voyage, sujet )

4) Lire un livre par mois ( livre de plus de 200 pages )

5) Ecrire une fois par jour, au moins une page d'un journal pour dérouiller mon écriture ( mon manque de vocabulaire et la tournure de mes phrases me complexent, vous n'avez même pas idée)

6) Passer mon examen de permis cette année 2017

7) Ecrire au moins un article de blog par mois

7 ) LE PLUS AMBITIEUX : Ecrire au moins 3 pages de ma fiction par semaine ! ( je ne sais pas si c'est raisonnable, mais j'estime que ça ira avec mes études et c'est plus quantifiable que "Ecrire un roman" )

8) Garder ces objectifs écrits, voire l'évolution sur un bullet journal ( ou autre format )


Voilà, je ne sais pas si ça t'as intéressé, inspiré ! En tout cas, si tu veux toi aussi t'autodiscipliner, je t'introduis le concept des objectifs Smart qui pourraient suivre ton évolution.


En tout cas, bonne année 2017 à toi mon petit.


Bisous bubulles de champagne !

mercredi 13 avril 2016

La Passe-Miroir ( Tome 1 et 2 ) , Christelle DABOS

Mes tendres petits,

J'avais inexplicablement une soif de lecture et d'imaginaire.
Quand on ne sait plus à quoi se raccrocher, où plutôt quand on se croit assez forte pour mener une vie solitaire et ne dépendre de personne, on sombre dans la folie ! C'est pas votre cas? Moi si, j'ai un besoin spasmodique de dépendance et d'addiction ! Les pédants en chemise/cravate érigeront la pyramide de Maslow et;  avec la certitude d'avoir raison, ils me diront que je suis au stade "Besoin d'appartenance". Tu vois, il va falloir le combler pour accéder au level supérieur, à savoir le besoin d'estime et l'accomplissement personnel. Ils entendent par "Besoin d'appartenance" le côté social, affectif... Bien sûr, je sais ce qu'il me faut ! Mais je veux être sauvage, un renard non apprivoisé. Je déteste leur pyramide méthodique , le haut de la pyramide, le côté élitiste de sa propre personne, le surhomme. Je divague, n'est-ce pas? Pour dire ça de manière simple et diplomatique: je ne suis pas sensible à ce genre de représentation, je préfère les métaphores, les images, ils me parlent plus. Je préfère la représentation de mon besoin d'appartenance par Antoine de Saint-Exupéry . J'aime comment ce génie a transformé mon épiderme tout fragile en poil roux et soyeux. Je suis le renard, la raison qui a conscience de son besoin d'être apprivoisé mais qui ne laisse personne le faire, à l'exception du Petit Prince. Pourquoi ? Parce qu'il connait la souffrance finale. En ce moment, je me sens semblable à cet animal ! Pour compenser, je me réfugie dans la lecture ! 

Cette longue introduction en amont n'a aucun intérêt en soi, il me sert d'aide mémoire pour me souvenir,après un dur réveil, la raison et la substance qui ont engendré ma gueule de bois. En effet, quand les mots s'immiscent dans ton crâne, prennent possession de tes pensées et te soufflent un besoin irrationnel, convulsif et enivrant de suivre l'intrigue, tu obéis. Tu ne connais ni soif, ni faim, ni sommeil. T'es tout engourdie, là enfoncée dans le lit avec un mal de crâne pas possible. Mais ça t'empêche pas d'aspirer ces papiers qui filent entre tes doigts. Quand tu te lèves, tu titubes, tu manques de force, tu perds la notion de l'espace à force d'être restée sur Citacielle. Les paroles des uns et des autres te paraissent inintelligibles. Tes yeux n'entendent que la voix du narrateur et celle des personnages.
Cet état d'ivresse singulier que seul les lecteurs connaissent, je la dois à Christelle Dabos et à La Passe Miroir.

La Citacielle vue par Amélie Freteault‎


Quand ta meilleure amie du lycée te recommande sans cesse depuis des mois cette saga, il y a une bonne raison. Après tout, c'est elle qui t'a fait découvrir ton manga préféré de tous les temps ( Pandora Hearts ). Et puis, cette première de couverture te fait penser aux chefs-d’œuvres de Miyazaki. Tu te lances, après tout t'es en vacances, tu n'as rien de mieux à faire de ta soirée du 6 avril. Tu trouves les premières pages que Gallimard Jeunesse te proposent sur Internet. Tu es séduite par la plume de l'auteur. Toi qui attaches plus d'importance à l'écriture qu'à l'intrigue, tu es servi. Toi qui n'a jamais eu cette satisfaction dans les romans de jeunesse à la mode, tu sens naître un brin d'espoir ! Impulsive, tu fonces à la Fnac et tu achètes Les Fiancés De L'Hiver


Quand les mots te dessinent un paysage, des personnages et une histoire ! ( ie: Le contexte ) 

On est directement plongé dans un monde imaginaire et fictif. Le monde s'est brisé en plusieurs morceaux gigantesques, les Arches, qui gravitent dans l'espace.Chacune de ses arches est dirigée par un Esprit de Famille qui transmet un ( ou plusieurs) pouvoir(s)  à sa descendance, les habitants de l'Arche. Christelle Dabos nous dépeint tout d'abord l'arche d'Anima où tous les animistes ont une connexion avec les objets. Ces derniers sont soit doté d'un caractère propre ou dépendant de l'humeur de son propriétaire. Certains animistes rafistolent les objets cassés, et d'autres comme l'héroïne Ophélie, passent à travers des miroirs ou possèdent un don pour la lecture. Ce pouvoir permet de ressentir les émotions des propriétaires de l'objet par simple toucher. Ainsi, elle peut retracer l'histoire d'un objet au cours du temps. 
Ophélie vit paisiblement au sein de sa famille et de son musée d'objets anciens jusqu'au jour où elle se retrouve fiancée contre son gré à Thorn, un habitant de l'arche du Pôle, un personnage froid et impopulaire. Elle le suit sur cette arche hostile en compagnie de sa tante chaperonne. Elle découvre qu'elle est mêlée à un complot qui la dépasse totalement. Elle  fréquente des personnages à moral douteuse et se trouve coincée au sein d'une cour impitoyable dirigée par un Esprit de Famille irresponsable et capricieux.

Mon avis sans spoiler ( ie: je t'oblige à lire cette saga )

Je vous avoue que je suis pas une grande spécialiste du fantasy, de son code et de ses pépites. (Je me suis limitée à de la littérature de jeunesse fantasy. ) Du coup, les fans de ce genre vont sûrement trouver cette saga lente. En effet, elle ne bouillonne pas d'actions, de quêtes épiques ou de créatures invraisemblables. Et c'est ce que j'aime ! L'auteur prend bien le temps de placer le décor pour nous laisser rêver : j'ai transformé ma chambre en village pittoresque d'Anima. Je l'ai plongé au fin fond de  l'hiver glacial du Pôle, dans les illusions exquises de Citacielle, la ville flottante du Pôle. La plume de Christelle Dabos est vraiment prenante, poétique et riche. Elle défie la logique et on ne peut que la croire: on a envie de voir les portes se claquer par colère, l'écharpe se mouvoir comme un serpent, les verres de lunettes qui changent de couleur au gré de l'humeur d'Ophélie. Outre son écriture remarquable, les personnages sont atypiques. Ophélie est l'anti-héroïne par excellence et c'est pour cette raison que je l'adore : elle est myope, maladroite, chétive, sans grande confiance en soi. Son entourage lui reproche toujours son manque de goût pour les vêtements, son écharpe attrape-poussière, sa négligence. Son visage, en plus d'être quelconque, est constamment recouvert de bosses, de blessures. De plus, elle a du mal à communiquer avec les autres, avec sa voix peu porteuse et son rhume permanent qui l'oblige à se moucher tout le temps . Elle pourrait en agacer certains, mais pas moi ! Je me sens intimement liée à elle et c'est avec plaisir que je la vois évoluer. Quant à son fiancé, je ne savais pas sur quel pied danser ! Je sais que certains peuvent l'adorer pour sa froideur, sa rigidité et son esprit minutieux et efficace. Moi, il m'intriguait mais je le trouvais inabordable. Mon attachement pour lui s'est développé en même temps que celui d'Ophélie : quand elle le déteste, je le déteste. Quand il l'étonne, la déconcerte, la bouleverse et la touche, je sens des palpitations dans mon ventre. Vous avez compris, ce mec rigide, pas à l'aise avec ce corps trop grand pour lui, aussi aimable et intéressant qu'un bouquin de lois me fait vibrer. Maintenant qu'on a abordé les personnages principaux, l'écriture et le décor, on s'attaque à l'histoire ! On a deux intrigues, qui tendent à se rejoindre. L'une concerne la Déchirure qui laisse penser que la destruction du monde en arches est un acte volontaire d'un "Dieu" en colère. L'autre mêle les aventures d'Ophélie et les ambitions de Thorn. D'un côté, Thorn nous tient en haleine avec son (ou ses) objectif(s) secret(s) en utilisant l'héroïne et ses pouvoirs. De l'autre, Ophélie tente d'assouvir notre curiosité en se trouvant de manière imprévisible à des endroits et avec des personnes qui se rapprochent du mystère autour de la Déchirure, de l'esprit de famille amnésique du Pôle et des ambitions de Thorn. Bien évidemment, elle rencontrera un tas d'obstacle : des personnes mal intentionnées qui la détestent, des illusions, des abus et des rumeurs de la cour à la Louis XIV... Si avec tout ça je ne t' ai pas convaincu, je sais plus quoi faire , t'es un cas désespéré ! Ou je suis nulle et je me justifie en me disant que c'est dur de donner envie sans en dire trop ! Je t'invite quand même à lire un extrait !

Mon avis avec spoiler ( ie: on va être pote toi et moi)

Tome 1 : Hmm, les histoires de mariage forcé, vu et revu: soit ça tombe dans le pathos, soit ça tombe dans un romantisme culcul. Ici, Ophélie n'est pas du tout enchanté par ce mariage ( et je la comprend totalement) . Son dégoût est contrasté par la joie exagérée de sa famille en particulier de sa mère et de sa sœur. Du coup, j'ai trouvé ça drôle et dédramatisant ! C'est encore plus drôle lorsque la famille du protagoniste, aux manières irréprochables, reçoit le futur mari froid, silencieux, directif et impoli. Comme je vous l'ai dit, j'ai eu du mal avec le personnage de Thorn mais pas autant qu'avec  Bérénilde, sa tante. Je pensais que ce mariage était vraiment un plan tordu de Bérénilde et que ces deux rigolos étaient des victimes. L'auteur nous a laissé croire ça ! Alors j'ai détesté cette pimbêche hypocrite et cruelle envers Ophélie, surtout lorsqu'elle n'a pas trouvé de meilleure solution que de travestir Ophélie, la réduisant en esclave pour cacher son identité à Citacielle. C'est la chaperonne à ce moment là qui lisait mes pensées : elle ne comprenait pas l'injustice de la situation. Encore une fois, la gravité est palliée avec le décalage comique de la tante Roseline et à l'optimisme naïf d'Ophélie. Mais j'ai fini par avoir pitié de cette Bérénilde lorsqu'on apprend qu'elle a perdu ses enfants, qu'elle est follement amoureuse de Farouk et qu'elle porte son enfant. D'ailleurs j'ai bien aimé l'amitié qui naît entre les tantines ! pour l'ambiance, j'ai eu un coup de coeur pour Citacielle : cette ville flottante, les illusions des Mirages qui cachent la merde sous les paillettes, la fête tous les soirs, le ClairdeLune, les pièces superposées, les chambres insonorisés, le système des sabliers et surtout Mr. L'ambassadeur. Dès son apparition, j'ai senti que j'allais l'adorer. Il dégage tellement de charisme avec son haut-de forme, sa franchise désarmante, ses plaisanteries, son manque permanent de sérieux, ses airs de beau goss négligé, cet amant de toutes les femmes, ses excès sans limite et surtout son ennui. Son ambition veine de combler son ennui qui ne cesse de grandir. J'ai trouvé Archibald infiniment humain. Par contre je trouve ça dommage qu'il reste un personnage secondaire encore très peu exploité. Bien évidemment, j'ai adoré la mère Hildegarde, le duo Renard/Gaëlle et les moments d'intimité et d'explication entreles fiancés.Ah j'allais oublier, j'aime le personnage complètement malaisant du Chevalier. C'est un livre qui ne divise pas grossièrement le bien et le mal, la distinction n'existe pas donc c'est déstabilisant d'avoir mis une âme malsaine, possessive mais presque innocente dans le corps d'un enfant joufflu et binoclard. Bref, le roman s'est terminé sur un suspens effroyable: le Livre et Farouk. D'ailleurs Farouk m'intéresse de plus en plus.


Tome 2 :J'ai eu la chance de l'enchaîner juste après le Tome 1. J'ai été conquise par l'intrigue policière qui se trame. Je ne m'attendais pas du tout au coupable. Tout était fait pour qu'on pense à Cunégonde . Entre temps, j'ai adoré Farouk, cet esprit de famille nonchalant mais complètement intriguant.Son amnésie, son Pense-Bête, ses favoris qui tirent les ficelles... A ce moment là Ophélie est nommée Vice-Conteuse ( j'ai eu tellement peur quand elle s'est entêtée à finir son histoire sur La Poupée jusqu'à mettre Farouk en colère ) et  tout s'est enchaîné si vite entre les disparitions, les efforts de réconciliation avec Thorn, la famille qui débarque et Thron qui l'embrasse ! J'ai été hyper choquée, je m'y attendais tellement pas, j'ai du relire le passage ! J'ai eu mal au coeur quand Thorn  a renoncé au mariage et au contrat avec Farouk lorsqu' il s'est rendu compte que les choses allaient trop loin et qu'il ne maîtrisait plus rien. Au fond, il le faisait surtout pour Ophélie, elle en a assez bavé comme ça ! Et bien évidemment, c'est à ce moment là qu'Ophélie se rend compte qu'elle avait appris à aimer Thorn, qu'elle s'était menti à elle même ( d'où l'échec de sa traversée dans le miroir. ) Elle n'a jamais été aussi courageuse qu'à ce moment là, elle désobéit à sa famille qui veut la rapatrier après la rupture du contrat. Elle utilise son pouvoir de liseuse efficacement et parvient à trouver la réponse ( enfin ! ). Et bien sûr, l'arrivée spectaculaire de ce cher Thorn la sauve in extremis ( ce moment est tellement attendrissant !!!! ). Malheureusement, Thorn est le coupable de ces disparitions par excellence, et j'ai adoré cette tournure de la situation. Ophélie passe un accord avec Farouk pour sauver son ex-futur-mari et pour remettre à jour son mariage ! Moi qui pensait qu'elle allait "miraculeusement" réussir à apporter la réponse que Farouk attend, j'ai été consternée. Autant, j'étais quasi sûre que Thorn ne bénéficierait jamais de ses dons pour la lecture , j'avais même prédis qu'il serait Passe-Miroir et qu'il s'enfuirait mais au grand jamais j'aurais pensé qu'il lui avouerai ses sentiments ( le pauvre est si chamboulé ). Et puis, concernant sa suite, je pensais qu'ils s’enfuiraient TOUS LES DEUX ENSEMBLE à travers le miroir de la prison. Au grand jamais je pensais qu'Ophélie aurait un déclic sur ce que cherche Farouk. La frustration fut plus forte lorsque Farouk le gracie, tout semble rentrer dans l’ordre et bim Thorn disparait ! Ophélie retourne sur Anima et l'auteur nous laisse là ! Non ! Non ! Non ! Je refuse !!! Voilà, j'ai terminé le tome 2 en essayant de savourer au maximum ( vu que j'ai englouti trop vite le 1) mais j'attend impatiemment la suite ! D'ailleurs, j'ai été touchée par l'album l'aide mémoire de Farouk avec la photo " Petite de Bérénilde". Quant à Archibald, j'ai eu de la peine pour lui, déjà que sa vie est ennuyante ( mais pas à plaindre comparée à celle de Thorn ou même Bérénilde ), il perd le lien qui l'unit aux membres de sa famille la Toile ( même ses soeurs le renient, j'étais choquée ) ! J'étais aussi attristée par la disparition de l'architecte ( mais c'est une mort digne de son personnage ).  Ah mais j'allais zapper le plus important : la mystérieuse apparition de Mille-Faces ( ou Mille-Facettes ??? ) qui est... Dieu avec son message prophétique sur l'Autre , responsable de la destruction des arches ! Commet ne pas s'arracher les cheveux quand on termine un livre avec tant de suspens ! D'après vous qui est l'Autre ? Le sosie maléfique d'Ophélie ? Ou un personnage naïf qui n'a pas conscience de son effet destructeur? Enfin, vivement le tome 3 ! En attendant, on peux se serrer les coudes face à cette attente, je serai heureuse d'avoir ton avis en commentaire ! ;)


Archibald par Aurelie Guarino (http://aurelieguarino.wix.com/aurelieguarino)


Voilà, je me suis tellement attachée aux personnages et à l'histoire que j'ai regardé tous les deviantart sur le site de la Passe-Miroir haha ! 
Sur ce, je vous laisse baver sur ce dessin d'Archibald <3 !








vendredi 4 mars 2016

Parce qu'on a des modes ON/OFF ou pas...




Mes chers petits !

Aujourd'hui j'ai envie d'être de bonne humeur. De parler d'un sujet léger ( ou pas ) ! D'un sujet qui dédramatise la vie en tout cas. Sujet ( très très) inspiré du manga ( et drama aussi ) Switch Girl.

Commençons par le racontage de ma vie passionnante.

J'avais rien à faire de mes vacances, je m'ennuyais. J'étais seule. J'avais pas envie de bosser. J'avais envie de voir personne. Bref, mon mode ermite s'est déclenché ( et pas celui de Naruto blague bien lourdingue qui mérite la censure ). Je me suis bougée le derrière pour faire un tour à Paris, et devine quoi : j'ai fait mes courses Gibert Jeunes, de quoi alimenter mon hibernation. Je me suis procurée des tas de bouquins et les neufs premiers tomes de Switch Girl. Je les avais déjà lu au collège, mais par nostalgie et par faim d'humour et de burlesque, j'avais envie de les relire ( dans l'ordre cette fois ci ).

Que raconte ce manga?

Pour ceux qui s'y connaissent un peu, Switch girl rentre dans la catégorie des shojos, mangas pour filles si vous voulez. Cette famille de mangas aborde généralement des thèmes classiques : l'amour, la comédie et/ou la tragédie, des péripéties d'histoires de familles/d'amis. Un truc normalement bien cul-cul la praline ! Ce manga n'échappe pas à la règle mais il apporte quelque chose de complètement décalé et déjanté avec principalement le personnage de Nika. C'est une fille ultra-populaire, super mignonne, altruiste au lycée  ( mode ON ) et chez elle c'est une feignasse bordélique en pyjama ridicule avec des goûts alimentaires non conventionnels pour des ados de son âge. ( mode OFF). D'accord, les "doubles personnages" sont pas si originaux que ça dans les histoires, il suffit de lire Entre elle et lui par exemple. Non, ce qui fait la puissance du manga, c'est l'exagération, le ridicule, les sujets abordés considérés comme "tabous"s. C'est hilarant de voir le personnage s'attacher les cheveux ridiculement, roter et péter, porter sa culotte de jour de relâche... jusque là, c'est des blagues caca prout-prout me diras-tu ! Mais le plus drôle, c'est quand elle se met à faire des efforts surhumains pour paraître plus que présentable aux yeux de la société. Il y a des passages qui m'ont fait plier en deux, comme lorsqu'elle s'épile par obligation pour préparer sa " première fois ". On la voit s’énerver devant son miroir pour qu'au final sa zone épilée se trouve rouge et irritée. Mais comme elle veut coûte que coûte  porter une petite culotte sexy, elle se met à marcher ridiculement pour minimiser les frottements et elle se fera mal au pied. Tout ça est décrit avec des dessins et un texte drôle et léger. En parlant de première fois, on a aussi accès à ses fantasmes. Par exemple, elle s'imagine le faire pendant un voyage scolaire où elle se ramène avec une énorme valise avec pleins d'accessoires SM. Complètement tordue !

Switch Girl c'est le stéréotype d'une une nana tellement obsédée par son apparence POUR LE REGARD DES AUTRES. Au final, c'est même pas pour elle qu'elle fait ça, ça l'emmerde plus que tout, elle préfère ses habits moches mais confortables. Seul ce que dit le miroir compte au final, elle va même jusqu'à simuler un baiser devant un miroir pour découvrir la tête qu'elle fait ( avec horreur) !

( image du scan ici

Derrière un humour tordant, on en vient quand même à se demander l'origine de cette perfection maladive ?

Et toi, toi qui me lis pourquoi tu fais ou ferais ça? 
Parce qu'on s'est moqué de toi?
Parce que ces parties de toi qui te paraissaient normales et insignifiantes deviennent des critères de moqueries, de "sales", de non esthétiques pour une société exigeante ? 
Parce que c'est comme ça, on suit les autres, on réfléchit pas? 
Tout le monde porte le même sac, les mêmes baskets, se maquille, s'épile ! 
C'est le cas du personnage de Nika, autrefois un garçon manqué bouboule qui a vécu des déceptions amoureuses. Elle se rend compte que le gars préfère une fille qui prend soin d'elle, une fille qui rigole mignonnement et qui fait pas caca. 
Arrive le côté niais de l'histoire, elle finit par tomber amoureuse d'un gars qui l'accepte pour ce qu'elle l'est. C'est ce qu'on cherche tous en fait ! C'est ce qui rend l'histoire attachante et touchante ( même si Nika ne fait que de chialer ).


Moi, toi et nous dans tout ça ?

J'avais prévu , pour rester dans un ton léger, vous montrer des photos de moi, en mode OFF,ON, et en mode QUANDONETOFFNEFONTPLUSQUUN. 

Mais est-ce approprié? D'exposer une image de moi sur la toile, moi avec un pyjama rose cupcakes ridicules pour mettre à côté une photo où je fais la belle gosse digne d'être sur ma photo de profil facebook ? Est-ce que ça apporte quelque chose? Non, je pense pas, à part pour surprendre mon futur employeur quand il tombera sur la photo. Ce dernier argument est stupide, n'est-ce pas? ça fait tomber à l'eau tout ce que j'essaye de mettre en place depuis les premières lignes pour montrer l'absurdité de la bienséance superficielle et ses codifications. Il n’empêche, que j'y suis touchée comme toi ! Ce que pourront penser mes collègues, mes patrons, mes anciens camarades, mes camarades, on devrait être sourd à leurs avis non? Pourquoi porter un costume noir et une cravate qui t'étrangle ! Pourquoi on s'inflige ça, pourquoi on veut se démarquer socialement? Au final, c'est pas un sujet si léger que ça ! C'est un problème d'échelle sociale. Plus on grandit, plus on entre "dans le monde professionnel", plus on est contraint à des modes de vie en phase avec ceux qu'on fréquente. C'est plus simple quand on est enfants/ados? Pas forcément, à cet âge là, on est stupide. On est entouré par des gens qui suivent sans forcément réfléchir, et ce sont ces même personnes qui entrent dans le monde adulte avec des idées toutes faites... ça c'est des contraintes d'ordre social ! Mais il y a des contraintes quand on est une femme également. ( ça existe pour les hommes aussi,j'en suis consciente, mais je préfère parler avec mon ressenti et mon vécu en tant que femme).

Par où commencer ?  On va s'inspirer du passé de Nika, histoire d'ordonner les choses ( et aussi parce que je m'identifie assez bien à ce personnage). On remonte à l'enfance, où on est insoucieux, tout va bien. Très généralement, on s'intéresse très peu à notre physique ( à part si on est une petite pimbêche qui fait une crise si elle n' a pas la robe de la reine des neiges). On a une vague idée de l'amour, que l'on pense voir plus clair pendant l'adolescence mais qui reste quand même une vision biaisée. Comme Nika, j'étais pas une gamine qui prenait pas soin de sa personne physique, je pensais qu'on pourrait m'accepter et que je pouvais plaire comme j'étais. Et puis, la société nous bombarde d'idées et d'astuces qui sortent du sac de Marry Poppins : Sois féminine, ôte moi ton jean et ce T-Shirt Noir, lâche tes cheveux, porte une jolie robe, ris pas comme une baleine, fais pas de sport, enfin si pour la santé mais ne transpire pas, vaporise toi de parfum, maquille toi, met des lentilles, met des strings et des talons, épile toi, met des photos de toi sur Facebook ! J'ai résisté, vraiment, parce que mine de rien j'avais la jugeote, je remettais tout en question.Et ce depuis petite sur les jouets destinés à un genre, et puis plus tard, sur les effets des produits de maquillage pour la peau, des effets des talons pour le dos, des effets de l'épilation et du déodorant sur un potentiel cancer. Tu te moques de nous, c'est pas des questions d'ados normales, si ? Bien sûr que ça l'est, je suis loin d'être une gosse très intelligente et super cultivée, mais j'avais des parents qui m'informaient, j'avais le goût de la lecture et de la science déjà. Et puis, quand on est confronté jeune à la mort et aux maladies d'un proche, on est traumatisé sans le savoir alors on réfléchit dix fois ! Malheureusement, la pression sociale se fait tellement forte ! Et puis il y a ce désir de rester dans leurs normes, ce désir de plaire ( instinct de reproduction ? ). J'ai fini par entrer dans le jeu, parce que moi aussi je veux être jolie ! Tout comme l'héroïne de Switch Girl. "Heureusement" que je suis entrée en prépa, à l'internat ! ( je le répète souvent sur le blog en fait ), mais là bas, j'avais plus le mode ON ni le mode OFF ! Mes camarades me voyaient en pyj' dans les couloirs, voyaient mes cernes de 2 km, les boutons pleins la tronche ! Le pire c'était en Auvergne, je voulais vous mettre cette photo, j'avais les cheveux mouillées qui ressemblaient à rien, un kaouet rouge pétant, des chaussures de marches moches, un jean large... mais ça m'éclatait ! Je m'amusais, ce voyage était tellement génial, on était sous la pluie, trempé de boue et on se moquait des pimbêches maquillées en leggins et en converse qui mourrait de froid ! Et je me suis rendue compte que les gars, comme les filles, on aimait pas ce genre de nanas qui paraissent superficielles ( oui j'insiste sur le verbe paraître , au fond, on se sait pas comment elles sont ces filles ). J'ai repris confiance en moi. D'autant plus que là bas, on me trouvait jolie et désirable quand même malgré ma tête cadavérique, mon bordel et mon caractère de cochon ! J'étais soucieuse à propos de ça je crois, de mon apparence, de paraître pour une fille qui se néglige, qui ne correspond pas aux normes  ! Je pensais avoir retrouvé le déclic ! Mais en fait je peine toujours, depuis mon arrivée dans un nouvel endroit avec des nouveaux gens ! Je retournes à mes deux modes. J'ai été réinitialisée pour faire attention à mes vêtements, à mes cheveux et mon maquillage ! 

Mais entre nous, c'est juste une question de temps ! Bientôt, j'aurais une côte, des bottes blanches et une charlotte, je me poserai même plus la question haha ! Non, c'est juste le temps de regagner un peu plus en confiance ! Mais cette fois, je voudrais que ça vienne de moi-même cette confiance ! Pas des autres ! J'aimerai acquérir cette force de s'imposer comme on est sans se plier aux autres, à la publicité...

Sur cette touche de meuf fragile, je veux savoir ce que toi, tu penses de tout ce blabla ? ( tu sais le conditionnement, la féminité, l'acceptation, l'amour propre... ) Je serai ravie d'avoir ton point de vue !


J'aimerai  en parler encore longtemps, approfondir plus, et te faire un truc plus carré ( parce qu'en me relisant, je suis pas spécialement satisfaite, c'est pas très structuré ) Une prochaine fois peut-être ! 

Sur ce, je te laisse ! Reste conscient et critique même si tu ne peux pas changer pour le moment, c'est un début !





samedi 30 janvier 2016

Grands enfants perdus

Mon brave petit,

Tu connais Peter Pan? Tu sais ce Disney, avec l'espèce de lutin aux fringues vertes? Et bien, il n'a rien du gentil petit garçon qui veut pas grandir. C'est le gamin torturé, sans cœur, sans pitié. Ce sale morveux qui ne cesse de se battre contre ces pirates en costard-cravate et qui n’hésiterai pas à tuer ces enfants perdus qui deviendraient adultes. Vous avez deviné, je suis venue avec l'intention d'aborder le syndrome de Peter et ce merveilleux monde qu'est Neverland. Un endroit hors temps, à l'écart des médias, à l'écart des malheurs que nous montrent la télé. Un monde de fêtes, d'alcool à pleins flots, de musiques assourdissantes, de morales mis de côtés, d'orgasmes, de relations sans lendemain. Ce monde bourré d'enfants perdus. De grands enfants perdus.

Tu remets en cause l’existence d'un tel monde?

Et bien, ferme les yeux mon petit, bienvenue dans mon ancien Neverland !




3h du matin, les oiseaux chantent au rythme des crépitements, l'odeur des cigarettes enlace celle de la fumée du feu de bois. Je sens ce parfum que dégagent la terre mouillée et l'herbe. Là. Tout près de mon nez. Ah oui, c'est vrai. Je suis allongée sur elles. Je ne forme plus qu'une avec l'essence de la Nature. Mes cheveux collants d'alcool attrapent ces morceaux de terre. Je suis la Vie. Je rigole, je raconte vraiment de la merde.. Mes amis sont à côté. Allongés ou assis. On danse jusqu'à tomber de fatigue, on crie et on chante jusqu'à en perdre la voix. On est en manque d'amour, d'affection. On s'enlace, on s'envoie en l'air. Mais on est coincé à l'intérieur de cette bulle. Le lendemain on fait comme si de rien n'était, comme si on ne se connaissait pas. On s'ignore alors qu'on a passé une belle soirée. On est lié à ces autres aussi, tu sais. Ceux qui colportent des ragots. Ceux qui te détruisent. Ceux qui sont trop bien pensant. Ou bien on crée des liens aussi. On est lié par notre obscurité, par notre folie, par notre jeunesse, pas notre désespoir. On veut pas devenir adulte. On aimerait se déguiser n'importe comment, continuer à faire des ventres qui glissent dans les couloirs, à balancer des confettis dans les chambres retournées, à vider nos gels douches dans des batailles, à discuter jusqu'à l'aube... Enfin. T'as ces pirates adultes qui te rappellent ton avenir incertain. Mais toi, t'es nul de toute façon. Tu seras pas capable. Tu sais, on te forme pour que t'occupes des métiers à responsabilités. Et toi tu t'en fous. Momentanément. Ce que t'aimes faire en cours c'est de découvrir comment est apparue la vie, comment elle fonctionne. Tu te fiches d'avoir des responsabilités, de lécher le cul des partenaires parce que tu te rends bien compte que tout seul tu n'y arrives à rien. Et puis, tu t'en fiches d'être productif, de rapporter un max de sous au détriment de la morale. Dans ta bulle Neverland, t'es qu'un petit goss de riche, où ton seul problème est le prochain devoir ou la rumeur qui court sur toi. T'es un mioche arrogant et égoïste, un pourri gâté qui est là parce que papa maman payent le logement.Oh c'est la fin du monde! T'es pas invité à la soirée de machine! Tu vois cette télé dans la salle d'étude que t'allumes jamais, à part pour mettre le foot, elle montre que le monde n'est pas tout rose, que des gens crèvent, que les gens ont même pas quoi pour survivre. Mais toi, tu pleures parce que personne ne t'aime et ne t'invite aux soirées !  Mais t'es un enfant perdu, on pardonne ta naïveté. Toutes ces souffrances qui te préoccupent tant. Quand tu es sors, tu réalises qu'ils sont pas si grave que ça. De toute façon c'est à cause de Neverland ! Ce monde d'illusion ! Ce monde qui te fait sentir entier, si bien, si insoucieux ! Mais c'est qu'une illusion ! C'est pas parce que tu t'es débarrassée de ton ombre qu'elle cesse de te suivre ! Tôt ou tard, tu redeviens sobre et tu constates avec horreur que tu vas devoir te comporter en adulte pensant ! C'est fini d'être jeune et con, c'est l'heure des vieux et fous !




Damien SAEZ, Jeune et Con






dimanche 17 janvier 2016

2016, j'en viens à te supplier ridiculement...

Mes chers petits ! 

J'avais projeté d'écrire quelque chose sur les enfants perdus. Mais tu vois, dans la vie il y a des contraintes. Le genre de contrainte qui ne laisse pas place à un épanouissent. Je vais te citer un exemple: bosser pour un partiel pour un diplôme pour un métier dont je ne sais même pas si c'est fait pour moi ! Tu vois le genre? Enfin, là n'est pas la question. Je reviens pour mes "résolutions" pour cette année 2016. Tu sais pas à quel point, je déteste utiliser ce mot. J'en ai fait par le passé comme "avoir mon bac" ou "avoir mon permis" que je renouvelle chaque année. Là je vais essayer d'écrire une lettre à  moi. Ça va pas t'intéresser je pense. Je le fais plus pour moi;  ça devrait m'aider à y voir plus clair.







Cher Poisson Buvard,

Je connais mieux que quiconque ton état d'esprit. Noyée. Tu es noyée dans tes larmes. Des larmes de tristesse, des larmes de colère, des larmes de frustration, des larmes de dégoût. Et puis tu es noyée dans la sueur de tous ces efforts qui n'auront servi à rien, à part broyer ton identité. On a foutu ta personnalité en poudres infimes, perdues dans le bordel de ta conscience. C'est désagréable cette sensation de se regarder dans le miroir sans se reconnaître. Comment une personne, qui a su tirer le meilleur de toi, peut elle te détruire à ce point? Alors, on te fait croire que tu es un crabe. Tu te farcis le crâne d'astrologie parce qu'au final le cancer définit qui tu es. Une hypersensible. Une timide. Une introvertie. Une émotionnellement instable. Une personne qui se protège en se créant une carapace. Une carapace qui ne laisse entrer, plus personne dans sa vie. Ni ami. Ni amour. Pourquoi? Pour ne plus souffrir du rejet, de l'abandon, de l'éloignement, du manque, de l'attachement. On est conditionné par nos souffrances. Alors je ne sais pas réagir face à des nouvelles personnes. Elles sont peut-être gentilles, elles ne se serviront sûrement pas de toi. Mais non tu te méfies, tu es froide, tu les évites. Tu ne leur laisse pas la chance ou la malchance de te connaitre. C'est une part de ta personnalité qui n'existait pas. Cette fausse protection t'engouffre. Alors je souhaite, pour 2016, laisser entrer les gens que j'apprécie dans ma vie.
Je voudrais également arrêter de me plaindre. De ressasser le passé à n'en plus finir. De pester contre la solitude. Il y a un moment donné où il faut être logique : tu laisses personne entrer dans ta vie et tu oses te plaindre d'être seule. Il y a plus personne qui va venir vers toi comme ça et te rassurer et te faire des avances tous les jours. C'est fini cette époque. C'est à toi de faire des efforts. 
Et puis j'aimerai tellement être plus organisée, plus active, plus présente dans ce que tu fais ! Tu fais les choses, comme si ça t'agaçait de les faire ! Tu vis comme si tu étais agacée de vivre. Je sais que c'est le cas ! Mais merde, arrête de faire ta crise d'adolescence et ressaisis toi ! Tu es en bonne santé déjà ! Et ne me dis pas après tout ce que tu as vu, qu'il n'y a pas plus important que la santé ? Prend ta vie en main, arrête de pleurnicher et secoue-toi ! Dans ta nouvelle vie, il n'y a plus personnes qui te le diront ! Les professeurs qui te font chier pour que tu donnes le meilleur, ils sont plus là ! C'est à toi de te surpasser et de prouver ce que tu vaux ! Et puis de qui on parle? Ces deux ans, j'ai parfois l'impression que c'est un échec de ma vie ! Tu n'es pas assez bonne pour être ailleurs ! On en a fini avec toi, tu as épuisé toutes tes capacités ! Fait cette école de merde, personne ne veut de toi ailleurs ! Voilà ce qu'il m'arrive de penser ! Bien sûr que c'est pas une école de merde ! Bien sûr ! Qui suis-je pour dire ça ? De toute façon, c'est ça, à force de choisir les chemins de son avenir comme on choisit une case au Monopoly, au hasard, on se retrouve coincé. Pourquoi, je peux pas fermer ma gueule et faire comme tout le monde, me contenter de ce que j'ai ! Parce qu'évidemment, il y a des gens qui aimeraient être à ma place ! Encore une fois je pense qu'à ma petite personne! Il faut bien s'en rendre compte, il y a très peu de personnes qui réalisent leurs rêves. J'ai été entouré par des personnes qui n'ont pas pu réaliser leurs rêves, j'aurais bien aimé pouvoir faire le contraire, mais le problème, c'est que je ne connais même pas la nature de mon rêve ! Voilà, à quel point j'ai été réduite ! Plus de personnalité, plus de rêves ! Je ne sais pas ce que j'aime. Je ne sais plus ce que je sais faire. Je ne sais plus ce dont je suis capable de faire. Je pensais, que je pouvais écrire ! J'adorais ça écrire, créer des histoires, donner vie à des personnages, donner de la consistance à des émotions, à des instantanés ! Malheureusement, je n'ai plus la même aisance que celle que j'avais par le passé ! C'est comme si je n'avais plus de vocabulaires ! Il n'est pas assez riche pour matérialiser ce que je souhaite dire ! Je deviens une incomprise incompréhensible ! Mais, tu sais quoi Sonia, tu vas faire un effort, et reprendre à écrire ! Par thérapie. Par envie. Par amour de l'art. Par besoin de communiquer ! Parce que c'est le seul moyen qui te reste pour communiquer vu que la parole est sensée être trop rapide. A peine tu réfléchis à la manière dont tu aimerais formuler ce que tu ressens et ce que tu veux, et fiou, la parole part et tu te retrouves comme une muette, avec la langue coupée par un débordement d'émotion. Mais elle ne doit pas te bloquer, tu dois apprendre à poser les mots avec la voix, à leur donner l'importance que tu cherches, sans les expédier, sans les évanouir ! Pour 2016, je veux apprendre à communiquer ! 

Alors, 2016, j'en viens à te supplier ridiculement, mais donne moi la volonté pour apprendre à aimer, à me retrouver et à communiquer !

A toi qui me lis,  je te souhaite tout cela bien évidemment ! 

Je t'embrasse !










samedi 14 novembre 2015

Ce matin, mon café avait un goût de larme salée... [13/11/15]


Je me suis réveillée, avec cette profonde conviction que mes retweets n'existaient pas.
Que l'état d'urgence n’existait pas.
Que le président n'avait pas fait de discours avec cette voix fébrile alarmante.
Que les fusillade et les explosions étaient un affreux cauchemars.
J'ai vite été ramené à la réalité.

Ces personnes portées disparues. Ces bruits. Ces lumières. Ces vies mortes. Ces familles déglinguées. Ces connards. Ces profiteurs. Ces débiles. Cette solidarité. Ce sang. Cet amour. Cette haine. Cette colère. Ces hommes. Ces femmes. Ces inconnus. Tout s'accumule. Et il m'arrive ce que j'appelle "la crise du souffleur de verre". Ce souffleur enfermé dans mon ventre forme une bulle de verre à partir de toutes ces horreurs. Cette bulle  grossit encore et encore jusqu'à ce qu'elle explose en de milliers de kaléidoscope pour me transpercer de l'intérieur.
Et là, je me rend compte que mon café a le goût de larme salée.

Étouffée par ces atrocités. Je sors prendre l'air avec mon appareil photo, en tentant de capturer une preuve d'un semblant d'espoir. Rien. Un ciel gris. Des pierres en ruines. Des cimetières de feuilles. La nature est en deuil. Tout comme ces foutus arbres, on perd espoir, feuilles par feuilles. J'ai envie de pleurer pour ces personnes que je ne connais pas. Mais j'ai surtout envie de vomir, vomir sur ces extrémistes qui profitent de la peur générale , vomir sur ces manipulateurs qui utilisent ces fanatiques aveuglés, vomir sur ces gens qui mettront tous les musulmans dans le même sac, vomir sur ces gens qui crachent ouvertement sur le président. Voilà c'est dégueulasse. La situation est dégueulasse. Mais je tenais à l'écrire. Je ne pouvais rien faire d'autres tant que j'avais pas mis noir sur blanc cette colère. Il y a encore peu, j'avais peur d'écrire à nouveau, peur de ne plus savoir poser des mots, peur de voir mes pensées se concrétiser. J'ai été bête, écrire ça fait peut-être pas bouger les choses mais ça fait du bien, enfin ça donne l'illusion... N'empêche, ça me fait chaud au cœur de voir naître autant de solidarité et de soutien envers ces personnes touchées de plus près...

Propageons encore l'humanité et l'amour, ça va les faire rager ! Et surtout : Prenez soin de vous !